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ANTITRUST - Jeudi, Apple et Google ont retiré le jeu star de l'éditeur Epic de leurs magasins d'applications. Fortnite n'est donc plus disponible sur iPhone et Android, mais ce n'est pas un accident, l'éditeur a bien délibérément forcé la main des deux géants, pour les pousser à la faute. Une affaire dont les conséquences vont bien au-delà du jeu vidéo.
C'est un coup de poker en deux temps qu'a joué jeudi Epic, éditeur entre autres de Fortnite, plus grand carton du jeu en ligne de l'histoire récente, et ses 250 millions de joueurs de par le monde. Dans la matinée, une mise à jour de l'application a dévoilé une fonction nouvelle : pour se procurer des V-Bucks, la monnaie virtuelle qui permet d'acheter des options dans le jeu, l'application propose un nouveau moyen de payer. À côté de l'achat direct par le biais de l'App Store d'Apple, Epic offre son propre paiement direct, pour des V-Bucks 20% moins chers qu'en passant par Apple.
Problème : dans l'App Store, c'est rigoureusement interdit, presque tabou. Le seul mécanisme de paiement possible ici, pour tout contenu numérique, est celui d'Apple. Les applications n'ont même pas le droit d'afficher la possibilité de payer autrement, que ce soit pour du contenu à la demande, ou pour un abonnement. À la clé, les 30% de commission qu'Apple touche sur toutes les transactions. Ce dernier ne tardera pas à réagir.
Coup de poker... et coup de communication
Quelques heures plus tard, le couperet tombe, Apple retire l'application Fortnite de son magasin. Pas franchement surprenant : selon Apple, Epic a non seulement ajouté cette fonction de paiement interdite dans l'App Store, mais l'a fait sans lui soumettre la mise à jour. Mais le moins surpris de la sanction, c'est en fait Epic, et pour cause : la mise à jour de son application était bien un chiffon rouge agité devant Apple, mais surtout le premier étage d'une stratégie délibérée, et d'une opération semble-t-il préparée de longue date.Pour preuve, dans l'heure qui a suivi le retrait de l'application, l'éditeur de Fortnite a déposé plainte devant la justice californienne, lançant en parallèle une campagne de communication sur les réseaux sociaux, sous le hashtag#FreeFortnite, une page web (en anglais) expliquant aux joueurs pourquoi il a pris ce risque. Pour illustration de ce qu'il décrit comme son combat, l'éditeur a publié une vidéo, un pastiche en 3D de la fameuse publicité d'Apple qui lançait le Macintosh en 1984. À l'époque, Cupertino caricaturait la tentation de domination totale d'IBM sur l'informatique personnelle. Ici, c'est Apple qui est devenu le grand méchant monopole. Sur le fond, ce qu'Epic demande, ce n'est pas juste le retour de Fortnite dans l'App Store, mais rien de moins que la fin du monopole d'Apple sur la distribution de contenu et leur facturation sur les appareils qu'il fabrique. À l'argument d'Apple, qui explique garder le contrôle des applications installées sur iOS pour garantir la sécurité de ses utilisateurs, la plainte répond qu'Apple laisse les utilisateurs de Mac installer des applications par son App Store ou par eux-mêmes, et que cela semble convenir à tout le monde.
Sur le paiement, Epic s'étonne que la commission d'Apple sur les ventes et l'obligation d'en passer par son système de paiement ne concerne que les contenus numériques, les options, les achats à la demande, ou les abonnements par exemple. Les services du monde réel, même vendus exclusivement au travers d'une application, peuvent être facturés par tous moyens, sans passer par Apple et sans lui verser un centime, par exemple quand vous commandez une pizza, réservez une chambre d'hôtel, ou passez une commande sur une application de commerce en ligne. Ce ne serait donc pas, là non plus, un souci de sécurité.
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